Est-il possible de parler de la loi DALO quand toutes les attentions sont tournées vers les élections législatives ? Pourtant, la grave crise politique que nous traversons n’est pas sans lien avec les renoncements que notre association constate, au quotidien, dans la mise en œuvre de cette loi.
Les droits humains ne se divisent pas. Le droit au logement vaut autant que le droit de vote : en être privé c’est être mis à l’écart de la société. Lorsqu’un million de personnes ne disposent pas d’un logement indépendant, lorsque tant d’autres vivent dans des conditions de sur-occupation ou d’insalubrité indignes, lorsque l’État est régulièrement condamné par les tribunaux pour ne pas respecter ses obligations de relogement, le contrat social est rompu et la démocratie atteinte.
Les plus pauvres sont les premières victimes mais pas les seules : l’oubli du droit au logement conduit à des choix politiques qui tournent le dos aux besoins de tous : la taxe sur les Hlm et le désengagement de l’État ont entrainé la chute de la production de logements sociaux et, plus largement, à celle de la construction. Si, pour certains, la conséquence est l’absence de logement, pour tous ce sont des logements plus chers, et donc un pouvoir d’achat restreint.
Ceux qui, face à une telle situation, opposent les uns aux autres et prônent la « préférence nationale », nous éloignent des vraies solutions. Ils voudraient faire croire que c’est l’autre, l’étranger, qui serait cause des difficultés que nous traversons. Par étrangers, ils désignent non seulement les migrants mais également des citoyens nés en France, élevés en France. Leur discours aujourd’hui, leurs actes demain s’ils accèdent au pouvoir, portent et porteraient des haines mortifères pour notre société.
Depuis l’avènement de la République, la France aime à se définir comme le pays des droits de l’homme. Va-t-elle l’oublier demain ? Plus que jamais notre pays a besoin de politiques fondées sur le droit de chacun à se soigner, à se loger, à scolariser ses enfants, à disposer des ressources lui permettant de vivre dignement. Plus que jamais notre pays a besoin de justice sociale et de fraternité.
L’Association DALO
À lire ici :
– la lettre ouverte adressée aux candidat-es aux élections législatives
– la motion adoptée le 21 juin par la Fédération des acteurs de la solidarité
– les chiffres du DALO en 2023