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Enfants à la rue : y a-t-il des humains aux commandes de l’État ?

Une fois de plus le Collectif des associations unies alerte l’opinion et le gouvernement : il y a en France près de 3000 enfants à la rue. Et une fois de plus, rien ne bouge...

La question est pourtant simple et elle appelle une réponse immédiate. Bien sur il faudra définir une politique de prévention et de traitement de long terme des causes du développement du sans-abrisme, mais d’abord il s’agit simplement, par pur réflexe d’humanité, de prendre les mesures d’urgence pour que ces enfants dorment sous un toit. Pas dans cinq ans, pas dans un an, pas dans six mois : ce soir, des enfants sont en danger !

On peut être en désaccord sur les mesures à prendre pour relancer la construction, sur l’APL et les aides au logement social, sur la fiscalité à mettre en place pour combattre la dérive des prix de l’accession et de la location, sur la régulation des locations touristiques, sur les moyens de la stratégie du « Logement d’abord »... On ne peut pas débattre de l’opportunité de porter secours. Lorsque des personnes sont à la rue, a fortiori quand il y a parmi elles des enfants, il faut leur offrir un hébergement pour garantir leur protection, leur intimité, leur dignité.

Le réflexe d’humanité est là lorsque des parents d’élèves et des enseignants se mobilisent pour que des enfants à la rue et leurs familles dorment dans des locaux scolaires ou chez des particuliers comme on le voit dans une quinzaine de villes. Le réflexe d’humanité est là lorsque des maires ouvrent des places d’hébergement, quitte à se tourner ensuite vers la justice administrative pour obtenir de l’État le remboursement de dépenses qui sont de sa responsabilité. Le réflexe d’humanité est là lorsque des élus de différents bords politiques signent ensemble, avec l’UNICEF et la FAS, une tribune pour demander au gouvernement d’agir.

Mais l’humanité est absente lorsqu’un représentant de l’État remet à la rue des personnes hébergées, s’asseyant au passage sur la loi. L’humanité est absente lorsqu’un autre prend un arrêté interdisant les distributions alimentaires, arrêté heureusement suspendu par le tribunal administratif. L’humanité est absente lorsque la réponse gouvernementale à l’interpellation associative se limite à mettre en avant le nombre de places d’accueil existantes pour refuser, par principe, d’en ouvrir davantage. À s’enfermer dans des chiffres et des dogmes, on finit par ne plus percevoir l’inhumanité de ses décisions.

Il y a près de 70 ans, le 1er février 1954, l’Abbé Pierre concluait ainsi son appel : « Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l’asphalte ou sur les quais de Paris. » Son appel s’adresse à tous, mais il ne peut exonérer de leur responsabilité les êtres humains qui, en notre nom, dirigent l’État.

Bernard Lacharme
Président de l’Association DALO


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